Le shiatsu
Le terme shiatsu (shi : « doigt » ; at- su : « pression ») signifie pression digitale. Il désigne un massage manuel japonais, appliqué sur les diverses parties du corps et exécuté avec les doigts sur les points d’acupuncture chinois, à l’intérieur et à l’extérieur du tracé des méridiens.
Les techniques shiatsu de base sont destinées à fournir les capacités à’ autoguérison naturelle. Il faut réveiller la réactivité de l’organisme pour libérer le guérisseur intérieur qui sommeille en chacun de nous. Très souvent, ce guérisseur intérieur est prisonnier d’un écosystème anormal et négatif, qui étouffe toute vibration naturelle. L’instabilité émotive, le milieu pollué, des habitudes socio-économiques ou une alimentation erronées, un abus de médicaments chimiques ainsi que d’autres facteurs qui font violence à l’organisme, bloquent toute initiative du guérisseur intérieur pour retrouver la santé et la garder.
La thérapie shiatsu, qui vise à améliorer la santé plutôt qu’à soigner une maladie spécifique, repose sur une vision holistique qui considère l’homme dans sa globalité psychophysique privilégiée.
Le shiatsu se réfère à l’instinct, inné chez l’homme, qui consiste à toucher et à comprimer une partie douloureuse de son corps en réaction à une souffrance périphérique que le système nerveux a centralisée dans un acte d’autodéfense réactif.
Dans cet esprit, le shiatsu est à la portée de tous. Il suffit de posséder une connaissance anatomique de base pour exécuter convenablement sur les autres et sur soi-même les traitements adaptés pour éliminer la fatigue, faire reculer les états d’âme empreints d’une nervosité soudaine et immotivée et éloigner les douleurs cervicales et lombaires.
La technique shiatsu
Il existe plusieurs méthodes pour pratiquer le shiatsu. Chacune d’entre elles a développé ses propres modalités d’exécution en fonction d’un modèle de procédure. Le dénominateur commun est l’apprentissage d’un kata, une séquence préétablie de pressions digitales. Le néophyte doit l’apprendre par cœur et le répéter jusqu’à ce que son exécution devienne automatique. Certaines indications sont communes à toutes les écoles.
Il faut évidemment tenir compte de l’anam- nèse, des symptômes et des conditions objectives et présentes du patient. La pression de l’opérateur (Tori) sur le receveur ( Uke) doit être constante, énergique et provoquer une douleur qui ne soit pas gênante mais plutôt une sensation presque agréable. Le bout des doigts doit être utilisé d’une façon douce, jamais brutale ; tout le poids du corps est porté sur le bout des doigts ; les pointes des doigts ne doivent pas être poussées vers l’avant ; la pression est perpendiculaire à la zone traitée.
Le pouce est souvent employé. La zone de contact du pouce sur le corps du receveur doit être équivalente à celle que l’on observe quand on prend les empreintes digitales. Quand on traite le visage et l’abdomen, il faut utiliser trois doigts : l’index, le majeur et l’annulaire. On travaille avec la paume de la main si la thérapie concerne l’abdomen et les yeux, ou dans les traitements de type vibratoire.
La pression du shiatsu suit un rythme propre, qui peut être en harmonie avec l’inspiration et l’expiration. La durée de chaque pression digitale oscille entre 5 et 7 secondes ; elle ne doit pas dépasser 3 secondes sur le cou. Le traitement dure environ une demi-heure chez une personne en bonne santé, au moins 1 heure chez une personne malade.
Quelques exercices d’autopression
Le shiatsu se fait à deux : Tori opère, Uke reçoit. Toutefois, en certaines circonstances, on peut devenir autonome en ayant recours au do-in. L’objectif est de rester en bonne santé grâce à l’entraînement.
Le cou
Le front
Exercez une pression sur le front en utilisant en même temps la pointe de l’index, du majeur et de l’annulaire, à la perpendiculaire du front.
Les yeux
Le nez
Appuyez en même temps, pendant 3 secondes à trois reprises, sur les points situés de part et d’autre du nez, en utilisant le bout de l’index. Le premier point correspond à l’angle interne de l’œil, le deuxième aux côtés du nez, le troisième aux côtés des ailes du nez.
Les joues
La bouche
Appuyez avec le pouce sur le point du haut ; puis, avec les deux pouces, sur les points à l’angle de la bouche ; enfin, avec un pouce, sur le point du bas. Pressez trois fois pendant 3 secondes.
L’abdomen
Allongez-vous sur un lit et détendez-vous. Pliez les jambes et rapprochez vos pieds du bassin.
Respirez profondément en gonflant l’abdomen et en cambrant votre dos. Expirez en dégonflant votre abdomen et en appuyant votre dos au matelas.
Enlevez l’oreiller. Votre cou peut bouger et suivre le mouvement du bassin. A présent, inspirez tranquillement, avec plus d’amplitude (abdomen, thorax), et expirez en vous détendant, en aplatissant votre abdomen et votre dos.
– appuyez le bout de l’index, du majeur et de l’annulaire de la main droite sur le point 1, en les rapprochant ; pressez-les pendant 3 secondes pendant l’expiration, tandis que votre main gauche appuie sous le nombril ;
– procédez de la même façon jusqu’au point 10 et changez de main : la gauche presse les points, la droite appuie sous le nombril ;
– continuez de même jusqu’au point 16 ;
– recommencez trois fois l’ensemble de la séquence ;
– pour terminer, effectuez une pression, très délicate, sur la région épigastrique (estomac) avec la paume de la main. Puis, avant de vous relever, faites quelques mouvements de gymnastique en étirant les bras et les jambes.
La cavité abdominale contient beaucoup d’organes importants : il faut donc appuyer avec précaution ; si vous ressentez une douleur quelque part (la présence éventuelle d’une masse), il suffit d’exercer une légère pression avec la paume de la main pour que la zone retrouve son équilibre et soit apaisée.
L’exercice abdominal peut être utile pour l’estomac, l’intestin grêle, le côlon, le foie et les voies biliaires, la rate, la vessie, l’anse sigmoïde et le rectum.