L'arrêt ou comment se libérer
Les éléments de la démarche
Pour mettre toutes les chances de votre cote, il ne faut pas combattre seul , mais chercher de l’aide et des allies.
Recherche des aides
L’entourage
Vous êtes maintenant motive et vous avez choisi la date fatidique: si vous avez déjà essaye d’arreter de fumer, vous savez combien cela peut être difficile, malgré les apparences. Pour certains fumeurs, la nicotine est devenue une véritable drogue, ayant un pouvoir «addictif» aussi important que celui de l’herome ou de la cocaïne. Plusieurs tentatives sont alors souvent nécessaires avant de pouvoir se libérer.
Nous allons envisager ensemble comment vous pouvez mettre toutes les chances de votre cote. Dans cette délicate démarche, des aides sont toujours souhaitables, même si certains, en raison de leur profil psychologique préfèrent agir et réussir «tout seul». Ces aides peuvent être trouvées a differents niveaux:
La famille, le conjoint, les enfants peuvent jouer un rôle très important en apportant encouragement et soutien quotidien, en tolérant et acceptant les éventuelles sautes d’humeur, en permettant de mieux supporter les moments difficiles. il est évidemment essentiel que l’ entourage évite les attitudes répressives et culpabilisatrices, surtout lorsque le sujet « craque » pour une ou deux cigarettes.
Les collègues de travail et de bureau… a condition qu’il n’y ait pas d’autres fumeurs dans l’entourage immediat.
Les problèmes sont différents aux diverses périodes qui vont s’echelonner sur plusieurs mois; le processus est long et difficile.
A court tenne, le résultat de la tentative de sevrage est lie au poids respectif de deux forces opposées représentées par:
• d’un cote, sur l’un des plateaux de la balance, la qualité de la motivation personnelle et la confiance du sujet en ses chances de succès;
• sur l’autre plateau, les troubles souvent nombreux lies a l’intensite des dépendances et corrélativement les craintes a l’arret.
Si la motivation est très forte et si les dépendances sont faibles, surtout en 1’absence de dépendance physique, le fumeur peut arrêter seul ou avec 1’aide d’un soutien psycho- logique familial ou professionnel et bénéficier également de thérapies de groupe ou même de telle ou telle « methode » a effet purement placebo, s’il a confiance en elle.
Mais si la dépendance tabagique est importante et surtout si la dépendance physique est présente, même avec une motivation forte, l’arret du tabac est toujours difficile, voire impossible, en raison de la survenue de divers troubles décrits sous le nom de syndrome de sevrage. Ces troubles, par l’intensite et le malaise général qui les accompagnent, sont a l’origine de la rechute a court terme, car la reprise des cigarettes les fait disparaître quasi immédiatement.
Renforcez votre motivation
Il est important de renforcer votre motivation afin de pouvoir modifier votre comportement. Comme on l’a vupage 148, constituer un tableau sur deux colonnes peut être utile en mettant en balance les avantages et bienfaits de l’ arrêt et les éventuels inconvénients. Parallèlement aux bienfaits, tous les inconvénients qui peuvent apparaître doivent être analyses: de nombreux troubles sont en effet possibles, causes éventuelles de la reprise des cigarettes; bien les connaître permet de recourir immédiatement a une aide paramédicale ou médicale.
Les bienfaits a court terme de l’ arrêt du tabac sont nombreux :
La récupération du souffle est l’une des modifications les plus rapides et les plus spectaculaires; en quelques jours sans tabac, l’exces de CO disparaît, l’oxygenation des tissus se fait mieux et monter un escalier, courir après un autobus redeviennent possibles sans essoufflement.
Le teint s’eclaircit tres rapidement, ce que les femmes apprécient toujours beaucoup.
La mauvaise odeur de l’haleine disparait; l’odorat et le goût sont progressivement récupérer. Nombreuses sont les remarques entonnées des ex-fumeurs a ce sujet:
• Un gourmet, cenophile et connaisseur a pu de nouveau distinguer un saint-emilion d’un margaux, alors qu’il en était arrive a boire de bons crus sans les apprécier et sans faire la différence.
• Un amateur de voile a retrouve avec joie 1’ odeur des algues et de la mer, qu’il avait perdue sans s’en rendre compte.
• Les fleurs, les bons parfums, les bois, les fraises… mais aussi le chien mouille, le métro a six heures du soir, les vapeurs d’essence… tout cela se fait a nouveau sentir.
• Un homme a fait des remarques a son épouse, car depuis un moment, les plats lui semblent bien sales; en fait, elle n’a rien change a ses habitudes, il a seulement retrouve le goût du sel.
Cet évènement heureux constitue bien évidemment un élément très puissant pour renforcer la motivation et les chances de succès. Les fumeurs sont souvent victimes d’une bronchite chronique, caractérisée par des épisodes de toux et d’expectora- tions survenant surtout le matin; ces troubles vont s’ameliorer assez rapidement en quelques semaines après l’arret de la cigarette. Et pourtant, certains d’entre vous, des les premiers jours après l’interruption du tabagisme vont se mettre a tousser et a expectorer de façon apparemment para- doxale, alors que ce n’etait pas le cas auparavant. La cause en est connue: sous l’action de la fumée de tabac, les cils vibratiles des cellules bronchiques étaient paralysés et n’assuraient plus 1’evacuation des sécrétions des bronches. Cette fonction des cellules épithéliales bronchiques, qui constitue un véritable service de nettoiement, est très importante pour la défense du poumon contre les polluants extrêmes et les infections. Des l’arret du tabac, les mouvements des cils vibratiles reprennent et il y a beaucoup de déchets a évacuer; pendant deux a quatre semaines, Pex-fumeur va donc avoir une hypersecretion bronchique: c’est evidemment frustrant et démoralisant pour lui, mais cet état est transitoire et il est utile de 1 en avertir a 1 avance pour dissiper son inquiétude, et éviter une déception: «Ce n’etait pas la peine d’arreter de fumer pour se mettre a tousser.»