La téte peut-elle encore s'animer après avoir été séparée du corps ?
Antoine Lavoisier (1743-1794) aura été un homme de science jusqu’au bout. Alors qu’il s’apprêtait à passer à la guillotine, il aurait demandé à ses amis de compter ses clignements d’yeux après sa décapitation, histoire de vérifier combien de temps la tête, brutalement privée de circulation sanguine, continuait de s’animer. Il cligna des yeux durant quinze secondes, mais d’autres condamnés poussèrent l’abnégation jusqu’à battre des paupières durant trente secondes! Un médecin, dont le nom s’est perdu, a établi qu’on pouvait observer en moyenne quatre battements de paupières dans un intervalle de 3 à 20 secondes suite à la décapitation.
Indubitablement, même une fois « décollée », on constate que la tête est agitée par des mouvements réflexes. Et, à l’inverse, les soldats de toutes les guerres peuvent témoigner avoir vu des frères d’armes continuer de courir quelques instants la tête arrachée par un éclat d’obus. Comme on peut communément le noter chez le poulet, le système végétatif entretient les fonctions vitales du corps une dizaine de secondes après sa coupure du cerveau. Mais cela ne signifie pas que la conscience perdure…
Ainsi, quel crédit accorder à ces témoignages selon lesquels des condamnés décapités auraient tiré la langue? À moins de se convaincre que ces malheureux ont souhaité mourir en faisant rire leurs bourreaux, il est plus qu’improbable qu’il s’agisse de leur part d’un acte conscient Après
la décapitation, il se produit tout simplement un relâchement musculaire : la mâchoire tombe, et la langue en sort naturellement.
Cela étant, les personnes décapitées ont-elles conscience, au moins un laps de temps, de ce qui leur arrive ? Autrement dit, voient-elles cette séparation de leur propre corps? Les études rigoureuses sont impossibles, car on manque fort heureusement de cobayes! Elles ne peuvent donc que se fonder sur un présupposé: le cerveau ne meurt qu’après trois à dix minutes de privation d’oxygène. En théorie, donc, après que la tête a été séparée du corps, le cerveau continue de fonctionner durant ce laps de temps. Mais est-on à même de voir quoi que ce soit? Ressent-on encore quelque chose? Rien n’est moins sûr puisque, en situation de survie critique, le cerveau se concentre sur lui-même. Il restreint son activité pour diminuer sa consommation d’énergie. Il est donc plausible que les décapités connaissent une forme d’évanouissement, définitif celui-là
Les pilotes de chasse d’avions supersoniques endurent des chocs physiologiques fort instructifs en la matière. En effet, lors de phases d’accélération et de manœuvres rapides, leur organisme subit de telles contraintes que le sang est comme aspiré, retenu dans les parties basses de leur corps. Ces accélérations sont mesurées en nombre de G, le G étant l’unité de mesure de l’accélération imprimée par la pesanteur. Incapable de lutter, le cœur ne peut plus envoyer de sang vers la tête. La vision des pilotes se brouille, et ils finissent par perdre conscience. C’est la perte de conscience classique des pilotes de chasse et des astronautes : le « G-Loc » (G-induced Loss of Consciousness). Il n’est pas impossible que, décollée du corps, la tête connaisse un état similaire.
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