La guérison par la foi
Tout comme dans la médecine traditionnelle africaine, la maladie est parfois expliquée dans les campagnes par une agression extérieure intentionnelle dirigée contre le malade. Nous sommes là dans le registre de la sorcellerie et de la magie. Pour atteindre la guérison, le malade cherchera de l’aide auprès des désenvoûteurs ou des leveurs de sorts. Il s’agit probablement là d’une pratique très marginale à notre époque. Le guérisseur cherchera à s’interposer entre la victime affaiblie et •les forces du mal», à prendre le mal «sur soi».
Beaucoup d’entre eux expliquent leur efficacité thérapeutique par le sentiment qu’ils éprouvent de prendre la place de leur malade : le thérapeute sort épuisé du rituel de désenvoûtement. Les rituels conjuratoires associent en général, autour de la symbolique de la croix, une formule qui doit rester secrète et des ingrédients animaux ou végétaux présentant des analogies avec la maladie à chasser. Avant d’être confrontés au corps médical, les guérisseurs ont été longtemps combattus par l’Église.
Cherchant à développer sa sphère d’influence, le christianisme fit peu à peu table rase des croyances anciennes du monde occidental, condamnant magie et paganisme et reprenant même à son compte des traditions séculaires. Bien des saints guérisseurs ont été implantés par le culte officiel en des lieux jusqu’alors fréquentés de longue date par des populations en quête de guérison. De même, l’exorcisme se rapproche par bien des aspects des rituels conjuratoires de désenvoûtement.