La douleur du cœur
La douleur cardiaque typique (douleur dite angineuse ou angoreuse ou coronarienne) siège au milieu de la poitrine, sur le sternum, a peu près entre les deux mamelons. Elle s’étend parfois vers la moitié gauche du thorax, et même au cou, au bras gauche ou dans le dos. C’est une douleur de constriction : le malade a l’impression d’être serré dans un étau. Il s’y associe une sensation de malaise très angoissante, qui peut aller jusqu’à provoquer une perte de conscience. Une telle douleur, même brève, doit évoquer un défaut d’irrigation du cœur par les vaisseaux coronaires, et conduire à demander un avis médical en urgence. Mais toutes les douleurs cardiaques et tous les infarctus ne sont pas typiques ! Si dans beaucoup de cas, la douleur de l’infarctus du myocarde est violente et insupportable, elle peut aussi survenir de manière très progressive ou n’être pas très forte. Les personnes âgées, en particulier, ne ressentent parfois qu’une grande fatigue, un manque d’appétit ou de goût à vivre et peu ou pas de douleur.D’autres fois, la douleur cardiaque apparaît sous la forme’d’une pesanteur sourde au creux de l’estomac (le creux épigastrique), ou même d’une brûlure : il est alors facile des’imaginer, à tort, que c’est de l’estomac qu’on souffre ! Inversement, le «mal au cœur» qui survient en voiture ou en bateau et donne envie de vomir, lui, vient de l’estomac.
Quelques heures pour sauver son cœur
Les cellules cardiaques sont assez résistantes. Plusieurs heures peuvent s’écouler entre le moment où elles commencent à manquer vraiment d’oxygène et le moment où la majorité d’entre elles vont mourir. Or, on dispose à présent de médicaments capables de dissoudre un caillot dans une artère pour rétablir la circulation du sang. Il est donc possible de déboucher les artères coronaires obstruées avant que le manque d’oxygène ne provoque des dégâts irréversibles. À une condition : le diagnostic et le traitement doivent être suffisamment précoces. En principe, la «thrombolyse» (traitement qui dissout les caillots sanguins) s’effectue dans les premières heures qui suivent le début de l’infarctus. Ce qui signifie que celui qui ressent une douleur pouvant être celle d’un infarctus du myocarde doit appeler rapidement un médecin. Car il faudra encore du temps pour que celui ci arrive, qu’il fasse un diagnostic provisoire, pour que le malade soit transporté en clinique ou à l’hôpital, que le diagnostic soit confirmé par des examens complémentaires, et pour, enfin, que le traitement soit mis en route. En cas de douleur de type cardiaque, les recommandations sont donc les suivantes. Appelez rapidement votre médecin ou un service médical d’urgence. Cessez tout effort physique (pour préserver votre cœur d’un besoin supplémentaire en oxygène), asseyez-vous, gardez votre sang-froid, évitez demanger et de boire.
Les premiers gestes médicaux de diagnostic et de traitement
Le médecin s’attachera sans tarder à calmer la douleur et, si possible, à distinguer la douleur d’angine de poitrine de celle d’un infarctus véritable. Il administrera alors un traitement d’action très rapide pour ouvrir les vaisseaux conduisant l’oxygène au cœur (un vasodilatateur oronaire). Si besoin, il donnera un puissant antidouleur, et bien sûr, de l’oxygène. S’il pense qu’il s’agit bien d’un infarctus, le médecin décidera probablement d’une hospitalisation au cours de laquelle de nom dement effectués