La chirurgie : la prostate et les organes génitaux
La prostate est une glande située sous la vessie de l’homme, juste en avant du rectum. Elle est traversée par l’urètre (canal d’évacuation des urines) et par les canaux provenant des testicules. Elle sécrète des substances indispensables à la formation du sperme. Elle grossit progressivement entre la naissance et l’âge adulte.
En dehors des maladies infectieuses, les deux affections les plus connues et les plus courantes sont l’adénome et le cancer. L’adénome (augmentation de volume bénigne) survient à partir de 50 ans. Il peut retentir sur la miction (évacuation des urines), tout simplement parce que l’urètre se trouve comprimé.
L’adénome requiert une adénomectomie chirurgicale si le poids est supérieur à 80 grammes.
Le cancer prostatique survient plus tard, après 60 ans. Il est très fréquent chez l’homme âgé, puisqu’on le retrouve à l’autopsie d’un grand nombre d’hommes de plus de 70 ans décédés d’autres causes. Il peut rester asymptomatique et ne nécessiter aucun traitement. Mais ses symptômes, au début, peuvent ressembler à ceux d’un adénome bénin. Le toucher rectal (examen de la prostate effectué par le médecin qui introduit son index ganté dans le rectum) permet très souvent de les différencier : en cas d’adénome, la glande est globalement augmentée de volume, mais reste souple et régulière. En cas de cancer, elle est dure et irrégulière. Dans les autres cas, l’échographie et la biopsie de la prostate permettent de faire la différence.
Les techniques chirurgicales utilisées sont variables en fonction de la gêne et de la nature de celle-ci. En cas d’adénome, la résection endoscopique consiste à introduire, sous anesthésie locale ou péridurale, un endoscope par les voies naturelles (urètre), et à enlever par l’intérieur un morceau de prostate à l’endroit où celle-ci empêche le passage des urines. L’endoscope «rabote» la glande prostatique de l’intérieur et libère le canal d’évacuation des urines. Cette intervention permet de ne pas ouvrir l’abdomen. En cas d’adénome très volumineux ou de cancer, il est nécessaire d’enlever entièrement la prostate. Le chirurgien doit donc opérer en ouvrant la vessie pour retirer la prostate. S’il s’agit d’un cancer, une radiothérapie et une hormonothérapie sont parfois nécessaires, car les hormones masculines (androgènes) stimulent la croissance des cellules cancéreuses. Le patient reçoit alors un médicament antiandrogènes ou doit subir une castration chirurgicale : on lui enlève les testicules (or-chidectomie) ou la partie sécrétoire de ceux-ci (pulpectomie).Pendant la vie fœtale, les testicules se forment à l’intérieur de l’abdomen du fœtus mâle et descendent progressivement vers l’extérieur pour, à la naissance, être en place dans le scrotum (les bourses).
Il arrive cependant que cette mise en place ne soit pas achevée au moment où l’enfant naît. On est alors face à une «ectopie testiculaire» qui doit, passé un certain âge — car le testicule peut encore descendre au cours de la petite enfance —être opérée (orchidopexie) pour remettre la glande en place dans sa bourse. Il n’est en effet pas recommandé de laisser le testicule à l’intérieur de l’abdomen, car celui-ci est exposé à un risque élevé de dégénérescence (transformation cancéreuse).
De par sa situation externe, le testicule est exposé à des traumatismes pouvant en traîner la formation d’un hématome important. Par ailleurs, le cordon qui relie le testicule à l’intérieur de l’abdomen peut se tordre. Ce cordon comporte des veines, des artères, des nerfs et les canaux sécrétoires de la glande, suspendus par un muscle (le muscle crémastérien).
La torsion du testicule, qui survient surtout à la puberté, constitue une urgence chirurgicale. La torsion peut en effet provoquer une ischémie (asphyxie) du testicule en raison de l’interruption de la circulation sanguine, et le détruire définitivement. C’est une affection très douloureuse, d’apparition subite, et qui peut parfois être confondue avec un traumatisme si elle survient sur un terrain de sport. Elle impose une exploration chirurgicale d’urgence.