Gare aux régimes totalitaires
La plus élémentaire sagesse impose de suivre un régime garantissant, tant bien que mal, l’équilibre des repas. À cette fin, la littérature diététique propose des milliers de menus type que l’on « dévore» des yeux, mais qu’il est pratiquement impossible de garder en mémoire. Y parviendrait-on qu’ils se révéleraient vite irréalistes.
Comment respecter une programmation des repas qui vous recommande, au dîner du mardi, de manger une quiche lorraine, un sauté de veau aux haricots verts, suivi d’un des sert! aux fruits frais, alors que ce soir-là, vous êtes invité par des amis chez lesquels on vous servira une fondue bourguignonne aux pommes vapeur, puis un plateau de fromage et • les fraises au sucre? Sans parler des vins et des liqueurs succédant au traditionnel whisky. Allez-vous quitter la table en invoquant votre sacro-saint régime ou apporter dans votre gamelle les plats ordonnés par votre médecin nutritionniste ? Évidemment non.
Il faut être réaliste et se méfier des « régimes totalitaires » qui prétendent détenir la vérité absolue en matière.
d’alimentation. Il convient de juger avec discernement les principales « chapelles » alimentaires :
- Le régime basses calories – salades, légumes verts, fruits frais – est efficace comme cure de courte durée. Les kilos se rattrapent aussi vite qu’on les a perdus.
- Les régimes dissociés limitent la consommation de viande au profit des légumes et des fruits, d’où une monotonie des repas à laquelle on ne résiste pas longtemps.
- Le régime « weight watchers » est basé sur l’appartenance à un groupe qui favorise une pédagogie de l’alimentation. Résultats encourageants pour qui se soumet volontiers à une discipline collective.
- D’autres régimes – Atkins (consommation exclusive de protéines et de lipides), Moritz (uniquement à base de lait), Zen (limité aux céréales), New âge (éliminant toute nourriture cuite), végétarisme (privilégiant légumes et eau) – parfois poussés jusqu’au fanatisme, comportent des risques réels de déséquilibres : fatigue physique, moindre résistance aux agressions infectieuses. Les victimes se retrouvent souvent à l’hôpital… lorsqu’elles ont encore eu la force d’appeler le Samu.
- en conclusion, la prudence s’impose. Toutes les exagéra- lions sont nocives. Il est vrai, comme l’affirme le célèbre slogan contre la suralimentation que « l’homme creuse sa tombe avec les dents ». Mais il est aussi exact qu’un régime inadapté peut l’y précipiter.