Faites du sport
Comme tous les autres muscles, le cœur a besoin de travailler pour fonctionner au mieux de sa condition. Pour faire travailler le cœur, il faut qu’il batte plus vite et qu’il se contracte plus fort. Pour cela, il n’y a qu’une possibilité : faire du sport. Ce qui est vrai chez le sujet n’ayant jamais eu de maladies cardiovasculaires l’est encore plus chez le malade ayant déjà eu un accident cardiovasculaire, surtout un infarctus du myocarde qui a détruit une partie du cœur. Il faut alors renforcer la force de contraction de la partie restante. L’exercice physique :
– aide au sevrage tabagique ;
– améliore les chiffres tensionnels ;
-fait baisser le mauvais cholestérol et augmente le bon ;
– améliore le diabète ;
– aide à perdre du poids.
Quelle est l’action de l’exercice musculaire sur le cœur normal ?
– L’exercice musculaire entraîne une plus grande consommation d’oxygène par les muscles. Il leur faut un plus grand apport de sang qui ne peut être obtenu que grâce à une augmentation du travail cardiaque. Pour cela, le cœur augmente sa force de contraction et augmente sa fréquence.
– La pratique régulière d’exercices musculaires entraîne à terme une hypertrophie de ses parois, une diminution de la fréquence cardiaque de repos et un retour plus rapide à la fréquence de base. Les sportifs de haut niveau ont souvent des fréquences cardiaques au-dessous de 40 battements par minute.
Exercice physique en aérobie et en anaérobie ?
– L’effort en anaérobie, ou en l’absence d’oxygène, est un effort statique, violent et court. Le type même d’effort en anaérobie est la course de 100 mètres, pratiquement sans respirer, ou l’effort de l’haltérophile. Ce type d’effort violent ne doit pas être pratiqué par un sujet non entraîné et pourtant c’est celui qu’il fait le plus souvent. Alors qu’elles n’ont aucune activité physique, de nombreuses personnes courent une valise à la main pour prendre leur train ! Et arrivent dans le wagon au bord de l’apoplexie !
– L’effort en aérobie, avec oxygène, est l’effort du coureur de fond avant le sprint final. C’est celui que doit pratiquer le sujet non entraîné. C’est d’ailleurs le plus facile à faire car il demande en général peu de matériel
Le cas de la course à pied
Le jogging est un très bon exercice physique. Cependant, si vous n’avez pas couru depuis longtemps, commencez par faire de la marche entrecoupée de petits épisodes de course. Progressivement, augmentez les phases durant lesquelles vous courrez, vous constaterez au bout de quelques mois que vous ferez en courant ce que vous aviez du mal à faire en marchant. Lors d’une épreuve d’effort, la fréquence à atteindre est de 220-1’âge, c’est à dire 170 battements par minute pour une personne de 50 ans. Au cours d’un exercice physique, surtout prolongé, il n’est pas nécessaire, voire dangereux, d’atteindre cette fréquence. Une fréquence de 130 battements par minute semble raisonnable. Vous devez pouvoir parler pendant que vous courez : si vous pouvez parler normalement, c’est que votre effort est insuffisant, si vous ne pouvez pas parler, c’est que votre effort est trop important, si vous pouvez échanger quelques mots, vous avez trouvé votre rythme.
L’exercice physique après un accident coronarien ?
Si l’exercice physique est important pour prévenir l’accident coronarien, il devient absolument indispensable dans la rééducation des coronariens et ensuite durant toute la vie. Après un infarctus du myocarde, une partie du cœur est détruite. Il faut donc renforcer la force de contraction du muscle cardiaque restant. Dès votre premier lever qui se fait actuellement à partir du deuxième ou troisième jour après l’accident si tout s’est bien passé, le masseur-kinésithérapeute vous prend en main pour vous aider à mobiliser tous vos muscles. A votre sortie de l’hôpital, vous intégrez un centre de réadaptation cardiaque soit dans le cadre d’une hospitalisation, soit en « ambulatoire » (vous vous rendez au centre uniquement pour les séances de réadaptation, au début tous les jours et ensuite deux ou trois fois par semaine). Dans le centre, la réadaptation est active et sous surveillance médicale. A votre arrivée, vous effectuez une épreuve d’effort afin de mesurer votre aptitude à l’effort. Ensuite, tous les jours, vous vous entraînez soit sur vélo, soit sur un tapis roulant. Pendant ces séances comme pendant une épreuve d’effort, votre ECG et votre TA sont contrôlés en permanence de même que votre tolérance clinique. A chaque séance, la puissance de l’effort est augmentée. A la fin du programme qui dure environ trois ou quatre semaines, une nouvelle épreuve d’effort est pratiquée pour quantifier l’amélioration de votre tolérance à l’ef- fort. Selon ses résultats, votre médecin vous conseille les activités que vous pouvez pratiquer. Mais dans tous les cas, il faut que vous continuiez à pratiquer une activité de retour chez vous. C’est grâce à elle et à la correction des autres facteurs de risque que vous éviterez les récidives. Il n’y a pas un traitement permettant de prévenir les récidives de l’insuffisance coronarienne mais un certain nombre de facteurs qui doivent tous être traités ensemble.
Dosez voire effort !
Si vous n’avez plus 20 ans, n’essayez pas de rivaliser avec ces performances d’une autre époque ! Ce n’est pas le but.
Le sport après une chirurgie cardiaque ?
Malgré les progrès de la chirurgie cardiaque, il s’agit toujours d’un acte important qui, même lorsqu’il se passe bien, ce qui est la majorité des cas, laisse le malade fatigué.
La chirurgie cardiaque a plusieurs conséquences sur l’organisme :
– une dénutrition entraînant bien souvent un amaigrissement de quelques kilos du fait de l’absence d’alimentation pendant quelques jours, même si la réanimation tente d’y remédier ;
– une difficulté plus ou moins importante à respirer du fait de la douleur liée à la sternotomie et parfois d’un encombrement pulmonaire, voire d’une surinfection ;
– une anémie liée à la perte de sang durant l’intervention souvent incomplètement et volontairement non compensée.
La réadaptation est donc capitale et doit commencer dès la sortie du malade de réanimation.
Le rôle du kinésithérapeute est très important : au début, il vous demande de réaliser des mouvements respiratoires et vous fait cracher pour éviter l’encombrement pulmonaire.
Il vous apprend les mouvements respiratoires que vous devrez continuer à faire tout seul. Il mobilise aussi vos jambes pour éviter une phlébite devenue très rare avec l’utilisation des anticoagulants. Enfin, il vous aide à faire vos premiers pas si vous vous sentez un peu chancelant.
A votre sortie de l’hôpital, vous devez aller dans une maison de convalescence, spécialisée dans la réadaptation cardiaque et pulmonaire où vous sera soumis un programme comparable à celui des coronariens.