Exemples de régimes (orientation médicale): régime hypolipidémiant
Régime hypolipidémiant
(en cas d’excès pathologique de cholestérol)
Dans ce cas, il faut tenir compte du type de dyslipidémie, de l’état nutritionnel du malade (notamment de l’existence ou non de surcharge pondérale), des troubles métaboliques associés , et de l’âge du patient. Il importe d’emblée de différencier deux types de personnes ; les sujets ayant une surcharge pondérale franche (supérieure à 20 % du poids théorique) et ceux bénéficiant d’un poids théorique idéal.
Dans le premier cas, quel que soit le type de dyslipidémie, le régime sera hypocalorique et, par conséquent, pauvre en lipides (saturés ou insaturés), pauvre en hydrates de carbone avec réduction quasi totale des sucres dits «d’absorption rapide» (bonbons, confiture, fruits consommés exagérément, sodas, limonades), et dépourvu d’alcool. Dans ce contexte, l’efficacité du régime sera fonction du respect de celui-ci. La normalisation du taux est souvent de mise.
Dans le second cas (poids équilibré), la diététique doit être adaptée à chaque individu. En cas d’hypercholestérolémie pure, il importe de supprimer les graisses saturées et de les remplacer par des graisses poly- et mono- insaturées (huile de maïs et de tournesol, de pépins de raisins). Le beurre doit être remplacé par des margarines à teneur élevée en acides gras poly-insaturés. Concrètement, les charcuteries et les viandes grasses, ainsi que les fromages, sont à éviter.
La cure d’amaigrissement
La ration peut varier de 700 à 1 500 kcal par jour (en dessous de 900 kcal ce régime est suivi lors d’une hospitalisation et sous surveillance médicale). Le jeûne hyperprotidique entraîne un amaigrissement rapide, mais réduit les dépenses ce qui favorise la reprise de poids ultérieure ; il est donc à déconseiller. La perte de poids efficace doit être de 500 g par semaine.
La meilleure solution semble une restriction portant à la fois sur les glucides et les lipides, supprimant en priorité graisses d’assaisonnement, sucres rapides et alcool. Les hydrates de carbone sont fournis par les légumes verts, les crudités, les fruits en quantité modérée. Les céréales et les féculents seront déconseillés ou consommés en quantité réduite. Le sel n’est pas interdit. La ration hydrique quotidienne doit être de 1,5 litre par jour, avec des boissons peu caloriques. L’alimentation sera fractionnée en trois repas minimum.
Le régime d’entretien sera entrepris après plusieurs semaines ou plusieurs mois, lorsque la chute pondérale sera jugée suffisante par le médecin ou le patient.
La ration calorique sera alors progressivement augmentée par étapes de 200 kcal, pour arriver à une ration subnormale. Tout retour brutal, après amaigrissement, à la ration spontanée s’accompagnerait de reprise de poids.
Les adjuvants thérapeutiques (médicaments) sont réduits au minimum. Certains plats hypocaloriques tout préparés peuvent faciliter le suivi du régime, mais ils ne jouent aucun rôle dans l’apprentissage de ce que l’on doit manger en fonction de ses propres objectifs. Il s’agit donc, à long ternie, de mauvais amis, excepté dans le cadre d’une thérapie de groupe ou de soutien (nécessitant dans ce cas un réel apprentissage).
Les édulcorants de synthèse peuvent être utilisés. Les anorexigènes, coupant l’appétit (ce qui est loin d’être le but recherché) au prix parfois d’effets secondaires graves, sont à déconseiller.
Les diurétiques sont absolument contre-indiqués. L’exercice physique est conseillé. Enfin les sédatifs, tranquillisants, etc., ont des indications très limitées et doivent toujours être pris sous surveillance médicale.
Régime hypoglycémiant
Ce régime est indispensable dans le traitement du diabète. Il existe de nombreux régimes diabétiques dont le taux calorique et glucidique, la répartition dans la journée, sont fonction du rapport poids/ taille du malade, de son activité physique, de son âge et de la mise en œuvre éventuelle de l’insulinothérapie. La présence des fibres alimentaires permet d’obtenir un meilleur équilibre du diabète, tout en réduisant la thérapeutique. Le régime doit être entrepris et suivi sous contrôle médical.
Régime lié au poids
Chez le diabétique obèse, on choisira un régime hypocalorique dont le taux peut varier de 900 à 1 600 kcal selon l’âge, le sexe, les activités physiques et professionnelles. Ce sera un régime mixte, préférable à celui glucidique qui privilégie l’apport de graisses saturées. Il faut faire attention au régime trop hypocalorique, s’accompagnant souvent de cétonurie ; se méfier également de l’association sulfamides- hypoglycémiants et du régime hypocalorique qui peut être source de malaise. Enfin,un régime bien conduit permet de diminuer les doses d’insuline.
Chez le diabétique maigre et a fortiori s’il existe une atteinte pancréatique majeure, ne pas hésiter à augmenter la ration glucidique sans trop privilégier les graisses.
Chez le diabétique au poids normal, les recommandations sont plus simples. Déconseiller les sucres d’absorption rapide, veiller à la répartition en trois repas minimum de la ration glucidique, et préconiser les repas mixtes, associant glucides, lipides et protides, ce qui provoque une élévation moindre de la glycémie. Bien souvent, la ration pourra être seulement estimée, et non pesée à l’exception du pain, des céréales, des féculents et des fruits.
Régime lié à l’âge et aux conditions physiologiques
Chez l’enfant diabétique il s’agira d’un diabète insulino- dépendant. Il faut veiller à ce que l’enfant ne se sente pas trop différent de ses camarades. Son alimentation doit écarter au maximum les sucres rapides, pour éviter les à-coups d’hyperglycémie, et ne doit pas être trop riche en graisses.
Chez la personne âgée diabétique, il faut tenir compte de l’appétence pour les saveurs sucrées et des problèmes masticatoires. L’alimentation favorisera des potages, des bouillies, des compotes, des jus de fruits pour une ration glucidique suffisante. Dans le cas d’un diabète insulino-dépendant, l’insuline est un traitement obligatoire chez l’enfant, l’adulte et la femme enceinte. La surveillance de la prise de poids est ici très importante. Les règles diététiques restent les mêmes.
En cas d’effort musculaire inhabituel (travail physique, sport), la ration d’hydrates de carbone doit être augmentée, surtout deux heures avant l’effort ; l’insulinothérapie pourra éventuellement être diminuée. Mais il ne faut, en tout état de cause, rien entreprendre spontanément sans avis médical.
Conseils pratiques
Les aliments déconseillés (contenant des sucres d’absorption rapide) sont les sucres, miels, confitures, confiseries, pâtisseries, boissons sucrées tels sodas, limonades, jus de fruits du commerce, vins sucrés, cidres et bières.
Les aliments dont la consommation doit être limitée sont les aliments glucidiques, en tenant compte de leur teneur approximative en hydrates de carbone (lait 5 % ; pain 50 % ; pommes de terre 20 % ; pâtes et riz crus 70 %, cuits 20 % ; fruits 10 % sauf bananes et raisins 20 % ; légumes verts 5 % sauf navets, carottes, petits pois, betteraves, artichauts 10 %).
Les aliments non glucidiques à déconseiller sont les graisses saturées (beurre, graisse animale, la plupart des margarines, lait entier, huile de table ou arachides) ; les boissons alcoolisées.
Les fibres alimentaires sont surtout conseillées au petit déjeuner pour éviter l’hypoglycémie de la matinée, ainsi que les édulcorants de synthèse tel l’aspartam.
Les produits de régime ne doivent pas être ajoutés à la ration habituelle de glucides, mais ils doivent se substituer en partie à celle-ci et uniquement après conseil médical.
Régime hyposodé «large» (moins de 4 g de sel)
On se contentera de recommander la suppression du sel de cuisson et d’assaisonnement, des aliments très salés tels poissons et viandes salés ou fumés, charcuteries, conserves, potages en sachets, eaux minérales, bicarbonatées sodiques (Vichy, Vais, Badois), sodas, limonades, Coca-Cola, pastilles de Vichy.
Régime hyposodé modéré (moins de 2 g de sel)
Outre les conseils précédents, y ajouter les restrictions suivantes : fromages, crustacés et coquillages, pâtisseries du commerce, gâteaux secs salés et sucrés du commerce, chips, pommes de terre en flocons, corn flakes, pain et biscottes habituels, beurre salé, margarine, Végétaline, lard, saindoux, bonbons, chocolats, confitures du commerce, fruits secs, cacahuètes.
Régime hyposodé strict (moins de 0,5 g de sel)
Il faut, à l’instar de ce qui a déjà été mentionné ci-des- sus, supprimer le lait et le yaourt ordinaire (à remplacer par du lait désodé et des yaourts faits de lait désodé), les légumes verts riches en sodium (légumes à goût fort, céleri), le bouillon de légumes verts.
Naturellement, ces régimes semblent difficiles à suivre mais, par leur rôle thérapeutique considérable, ce n’est qu’un moindre mal. Ils doivent faire l’objet d’un suivi médical obligatoire.